Zoom sur un talibé

Kalidou Baldé

Août 2013 : Maison de la Gare qui a débuté ses jours en 2008 a fait le constat que bon nombre d' enfants-talibés rentrent chez eux dans leur famille, mais aussi bon nombre reste chez le marabout. Pour comprendre ce phénomène, nous nous sommes penchés sur des cas d'enfants que nous avons vus grandir à partir de la rue, dans leur daara et au centre d'accueil. Ces enfants en quête d'une meilleure vie nous ont confié leur vie pour pallier à d'éventuels événements tels l'hygiène dans leur vie, l'assurance d'être reconnue par la société et surtout une perspective d'un futur positif.

De ces enfants encadrés, quelques-uns d'entre eux nous ont marqués à tel point qu'ils sont devenus de jeunes responsables dans leur vie quotidienne et dans le centre d'accueil. Ces enfants-talibés ont commencé à partir du néant, mais en ayant la sensation qu'ils auront une bonne hygiène de vie en suivant le système éducatif proposé par le centre dés ses débuts.

Parmi ces enfants-talibés, un seul nom a été retenu à l'unanimité et aussi le seul à avoir respecté le temps prédit pour satisfaire son marabout et le centre. Il a participé dès les premières classes montées en septembre 2008 et continue toujours de faire les classes dans le nouveau centre. Il est l'un des enfants-talibés à qui l'on propose d'aller à l'école formelle depuis deux ans tellement il suit les classes dans le centre et est trop assidu pour réussir sa vie dans un établissement scolaire français. Il est parmi les enfants-talibés qui ont réussi à faire de leur vie un savoir mixte qui est le daara et l'école formelle sans compter qu'il a développé son carnet d'adresses en maîtrisant de nos jours l'informatique. C'est l'un des enfants-talibés que Maison de la Gare encadre en faisant des projets générateurs de revenus. Il est en contact direct avec ses parents de la Casamance et les contacte chaque vendredi pour donner des nouvelles en même temps leur faire part de la situation du centre et du daara.

Beaucoup de volontaires qui ont eu à l'avoir en classe de français ou en salle d'informatique ont vite proposé l'idée de le mettre à l'école et de faire son suivi, mais ce faire, nous discutons de plus ample avec le marabout et la famille pour permettre à ce jeune talibé d'évoluer dans les plus grandes écoles du pays comme nous l'avons déjà fait pour tant d'autres. La dernière décision revient toujours à ce jeune talibé qui ne peut prendre une décision de peur de quitter le centre et regretter du reste sa nouvelle vie retrouvable qui sera la société elle-même. Nous pensons que tout enfant en situation difficile doit être pris en charge pour que les retombées ne soient pas négatives. Et Maison de la Gare les encadre à tel point qu'il ne veille prendre de décision qui les éloigne du centre d'accueil. Ce jeune talibé a marqué de sa présence l'évolution positive du centre et a permis au personnel de Maison de la Gare de se satisfaire. Ce jeune talibé est celui qu'on appelle de son vrai nom KALIDOU BALDÉ.

Par ailleurs, Maison de la Gare est assez satisfait d'avoir encadré aussi longtemps possible des enfants-talibés qui vont jusqu'à se mélanger dans notre propre vie.

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