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Enfants talibés s'efforçant d'être les meilleurs qu'ils le peuvent



































Rowan Hughes et Arouna Kandé racontent l'aventure d'une semaine incroyable de karaté


Rowan et Arouna ont collaboré sur la préparation de ce conte de l'arrivée de karaté chez Maison de la Gare et les enfants talibés. D'abord, dans les mots de Rowan:

« Eh bien, me voici au Sénégal pour la 4e fois. Et avec toute ma famille, mon petit frère Robbie inclus. Robbie n’était jamais allé en Afrique avant aujourd’hui et, comme moi au cours des années précédant mon premier voyage, il se mourait d’envie de venir depuis des années. Robbie a décidé qu'il voulait mener son propre projet, et suggéra d’enseigner le karaté aux enfants talibés. À l'époque, il n’aurait pas pu imaginer le succès qu’il connaîtrait. Le mois d’octobre dernier, Robbie est allé en Irlande pour participer au championnat mondial de karaté et il a remporté une médaille de bronze pour le Canada. Il s’est entraîné au karaté pendant des années et passe ses soirées à ne faire pratiquement rien d'autre, sept jours par semaine. Robbie détient maintenant une ceinture noire et il est clair que le karaté est sa véritable passion.

Une semaine avant notre voyage, Robbie a commencé à organiser la collecte de « gi », la tenue traditionnelle de karaté. Utilisant comme logo « Karaté Can Kick Poverty », il a mis des affiches dans les ateliers de son « dojo », Douvris, à Ottawa au Canada. La communauté de karaté a répondu en donnant près d'une centaine de gi. Après le long périple avec notre famille et tout l'équipement, nous sommes finalement arrivés à Saint-Louis et le vrai travail a commencé.

Nous avons trouvé que les instructeurs de karaté à Saint-Louis suivent le même code d'éthique et de morale que le credo auquel sont engagés tous les membres du dojo de mon frère Robbie:


'Mon objectif est de devenir la meilleure personne que je peux être. Je vais atteindre cet objectif en disciplinant mon corps et mon esprit et travaillant pour surmonter les obstacles qui entravent ma croissance. Je sais que cela exigera de la discipline. Je suis prêt à prendre cet engagement envers moi-même pour devenir la meilleure personne que je peux être et à partager ce progrès avec les autres.'

Pour l'avenir, Maison de la Gare va inscrire des talibés qui veulent pratiquer cette discipline dans le dojo Charles de Gaulle à Saint-Louis. Le maître de ce dojo est l'entraîneur principal de l'équipe nationale de karaté sénégalaise. Qui sait quelles pourraient être les possibilités?

Mais qu’est-ce que le karaté offre aux talibés? Quiconque qui en connait un peu sur les talibés sait qu'ils mènent une vie difficile et qu’ils peuvent être exposés à la violence sexuelle et à d'autres formes de violence dans les rues. Espérons qu’avec ces nouvelles compétences ils seront mieux en mesure de se défendre. Les talibés grandissent aussi sans parents dans leur vie. Nous tenons souvent pour acquis que nos parents nous enseignent à être respectueux des autres et de nous-mêmes. Autant que j’aime ces enfants, autant je constate qu’ils peuvent être parfois plutôt brutaux. Le karaté n’enseigne pas seulement le combat; on doit aussi apprendre le respect. Il s’agit de discipliner votre esprit et votre corps, et vous ne pouvez pas faire l'un sans l'autre. C’est un nouveau programme pour Maison de la Gare, mais j’y vois tellement de potentiel. »


Arouna raconte cette expérience dans ces mots, de la perspective d'un talibé :

« Robbie Hughes, 13 ans, est un étudiant de la 8e année à l’école Reine Elizabeth à Ottawa Canada. Il vient de faire son premier séjour à Maison de la Gare comme volontaire, voyageant avec sa mère Sonia, sa grande sœur Rowan et son père Robin. Robbie a joué un rôle très important à Maison de la Gare, aidant les jeunes talibés de Saint-Louis à améliorer leurs conditions de vie. Son premier objectif était d’enseigner le karaté aux enfants talibés dans le centre. Cette activité leur permet non seulement de faire du sport, mais aussi de gagner de la confiance, de la discipline et des compétences d’autodéfense.

Robbie avait eu l’idée de trouver un maître de karaté (‘sensei’) local pour enseigner aux talibés, au centre de Maison de la Gare les matinées. Avec l’assistance de Noël Coly, il a invité plusieurs senseis pour enseigner. Il cherchait un sensei qui démontre les mêmes valeurs et la même gentillesse avec les enfants que son maître de karaté au Canada. Il a identifié quelques talibés qui ont plus de potentialités pour progresser dans ce sport. C’est avec cette idée en tête qu’il a pensé faire inscrire quelques enfants talibés dans le dojo de karaté situé au lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis. Le maître de ce dojo est le chef entraîneur de l’équipe nationale de karaté du Sénégal.

Sur le plan éducatif, c’est une activité noble qui favorise le développement de l’esprit. Sur le plan social, le karaté prône le respect mutuel et une fraternité entre ses adeptes.

Après seulement quatre jours de cours donnés par Robbie, les enfants maîtrisaient les positions de base du karaté. Par exemple, beaucoup d’enfants ont dû apprendre la différence entre la gauche et la droite. Et quand ils ont appris une position de karaté, ils ne l’oublient jamais. Robbie a nourri beaucoup d’affection dès le premier jour avec les enfants talibés de Maison de la Gare.

Ce jeune Canadien du nom de Robbie nous a émerveillés par sa gentillesse, son comportement exemplaire d’homme de valeur et la grandeur de son cœur pour ces enfants en situation de déperdition. Nous remercions le dojo de Robbie, Douvris et ceux qui sont derrière Robbie, particulièrement sa maman, Sonia, qui a remué ciel et terre pour que cette activité devienne l’une des activités sportives de Maison de la Gare. »