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Des étudiants sénégalais œuvrent pour le changement





























Un nouveau départ pour les enfants talibés


La plupart des habitants du Sénégal ont côtoyé pendant toute leur vie ces enfants mendiants qu’on appelle les talibés. Et pour beaucoup de sénégalais, les talibés font partie du paysage quotidien ; ils ne sont pas considérés comme des personnes à part entière, comme des individus ayant des droits, des espoirs et des rêves. Mais cet été, toute cette perception a été changée pour un groupe de cent trente-cinq étudiants universitaires et lycéens, à travers NODETA.

NODETA (Nouveau départ pour les enfants talibés) est un organisme bénévole dirigé par des étudiants et qui a pour objectif d'impliquer toutes les parties prenantes dans la recherche d'une solution pour la question notoire des talibés au Sénégal. Rose Mbaye et Boubacar Diallo, les coordinateurs de NODETA, sont des Sénégalais fraîchement diplômés de l'Université de Rochester, New York. De retour à Saint-Louis, forts d'une subvention de l'ambassade des États-Unis à Dakar, Rose et Boubacar ont associé NODETA avec la Maison de la Gare pour travailler avec des enfants talibés, des parents des talibés, des marabouts, le gouvernement et des membres de la communauté locale pour les sensibiliser à la situation des talibés et pour améliorer les conditions de vie de ces enfants. Cet été, la deuxième campagne de NODETA, d'une durée de six semaines, a été lancée.

Les bénévoles locaux ont été divisés en groupes d'environ vingt-cinq personnes, chacun avec un chef d'équipe. Les équipes de bénévoles ont fait du porte-à-porte dans la communauté pour la collecte de dons en argent ainsi que des dons de vêtements, de chaussures, de matelas, de moustiquaires et d'autres fournitures pour les talibés. Presque 500 000 francs ont été amassés (environ 800 $US) ainsi que plus de sept cents articles de vêtements et autres ainsi que des produits de nettoyage pour l’amélioration des conditions de vie dans certains daaras. L'argent a été utilisé pour rénover quatre daaras particulièrement dégradés. Les groupes ont visité vingt daaras pour distribuer des dons de fournitures. La collecte de fonds dans la communauté et de nombreuses visites de daaras ont amené les volontaires dans de nombreux quartiers de Saint-Louis qu'ils n'avaient jamais vus auparavant.

En travaillant avec les marabouts, les volontaires ont vite réalisé que beaucoup d'entre eux n'agissent pas toujours dans le meilleur intérêt des enfants ; ils essayaient souvent de détourner l'attention des traitements abusifs qu’ils font subir aux talibés confiés à leur « soin ». Ou encore, ils essaient d'obtenir un avantage personnel. Les volontaires ont constaté qu'ils devaient faire preuve de beaucoup de diplomatie pour pouvoir discuter avec les marabouts. Et malgré ces efforts, ils étaient parfois découragés par le refus de la part de certains marabouts des offres d’amélioration de condition de vie des talibés si elles ne leur rapportaient pas d’avantage personnel.

Un autre volet du programme NODETA était la formation professionnelle. Au cours de la campagne, quarante-trois enfants talibés ont reçu une formation en jardinage, recyclage ou poterie. Rose a noté que beaucoup d'autres enfants auraient pu bénéficier de la formation professionnelle si leurs marabouts avaient été plus disposés à coopérer.

Les étudiants de NODETA ont également interviewé cent cinquante personnes dans la région de Saint-Louis pour connaître leur opinion sur le cas des talibés, de la mendicité forcée et des daaras qui contrôlent ces enfants. Les résultats du sondage ont fourni des informations importantes sur la perception de la situation des enfants talibés au Sénégal. Certaines personnes refusent d'aider les talibés parce qu’ils les considèrent comme des bandits ou des voleurs. D'autres considèrent que les talibés ne sont pas leur responsabilité, car beaucoup de ces enfants sont des étrangers, victimes de la traite des pays limitrophes. Il est clair que les talibés sont considérés comme différents, à l'écart de la société sénégalaise. Les talibés sont définis par beaucoup comme des mendiants et non pas comme des enfants.

Mais, pour les bénévoles de NODETA, ces attitudes ont été modifiées à tout jamais. Ayant appris qui sont vraiment les talibés, d'où ils viennent et comment ils vivent réellement, les yeux des étudiants se sont ouverts. Les enfants talibés sont maintenant perçus par ces jeunes agents de changement comme étant ce qu'ils sont réellement, soit comme des enfants ayant tous et chacun les mêmes besoins, rêves et potentiels que n'importe quel autre enfant. Un sentiment de responsabilité individuelle envers les talibés s’est éveillé dans l’esprit de chacun des étudiants. Comme le disait en ces mots El Hadj Malick Wade, l’un des chefs d'équipe, « Nous devons choisir ... entre ce qui est juste et ce qui est facile. »

Si cette action de base de la part de jeunes gens éduqués peut en être une indication, un changement positif attend sûrement les enfants talibés du Sénégal.
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Nous désirons offrir nos sincères remerciements à l'ambassade américaine de Dakar pour leur soutien financier qui a rendu possible NODETA 2016.