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Le karaté bien vivant à Maison de la Gare























Les jeunes talibés célèbrent leurs réalisations


Un récent samedi après-midi, les visiteurs du centre de Maison de la Gare furent accueillis par une vue étonnante. Le sable des espaces ouverts du centre avait été recouvert de tapis de mousse à emboîtement de couleurs bleu et vert brillant. Vingt jeunes adeptes d'arts martiaux, l’air très sûr d’eux-mêmes, vêtus d'élégants kimonos blancs, se tenaient en rang sur les tapis. Plus d'une douzaine d'étudiants talibés, plusieurs sensei (maîtres de karaté) et une volontaire de longue date (Mame Diarra) exécutaient de nombreuses séquences de karaté et des mouvements de combat sous les yeux attentifs d'une foule d'enfants talibés et d'autres membres de la communauté locale.

Le représentant du Ministère de la Jeunesse et des sports, le président de la ligue de karaté de Saint-Louis, Issa Kouyaté et Noël Coly de Maison de la Gare et enfin Ignéty Bâ, le responsable de Sor-Karaté, s'adressaient aux étudiants et à leurs partisans. Les dignitaires et les mentors des talibés ont fait remarquer dans leurs discours l'importance de ce cadeau que fut le karaté pour les enfants. Ils ont souligné que la preuve était claire; le karaté les a aidés à se développer, non seulement dans leurs compétences en arts martiaux, mais aussi avec la discipline, le leadership et la confiance ... des réalisations étonnantes pour ces enfants talibés de la rue.

Et puis le moment de couronnement ... l'attribution de nouvelles ceintures gagnées par sept de ces étudiants: ceinture jaune pour El Hadji, Tidiane et Mame Diarra, ceinture orange pour Souleymane et Mamadou Kandé, et ceinture verte pour Oumar et Mamadou Bâ.

Cette cérémonie a été le point culminant de vingt mois d'événements étonnants depuis que le karaté a été présenté pour la première fois aux enfants talibés de Maison de la Gare par Robbie Hughes et sa mère Sonia (veuillez cliquer sur ce lien pour en apprendre plus sur cette histoire). Sonia nous fait part ici de certaines de ses expériences avec ces jeunes, quelques semaines avant la cérémonie de remise des prix :

« Sachant que cette journée-là il y aurait un cours de karaté au centre, j'étais inquiète parce qu'il faisait si chaud et humide. Je ne performe pas bien quand il fait trop chaud. Mais, je me surpasse avec l'inspiration. Donc, quand les talibés ont mis leur gi (kimonos de karaté), j'ai aussi mis le mien. Apparemment, le mot se passa à la ronde que je serais là pour aider avec le karaté au centre ce jour-là, et beaucoup d'enfants talibés se rassemblèrent le long des murs pour regarder. Ils riaient beaucoup et me pointaient du doigt à chaque fois que je criais « kiai » (kiai est un cri traditionnel de karaté).

Deux nouveaux étudiants ont commencé les cours ce matin-là. Ils avaient été mis sur la liste d'attente pour se joindre à la classe depuis ma visite précédente, mais aucun des gi non réclamés à Maison de la Gare ne leur faisait. Heureusement, j'avais deux gi de leur taille dans mes bagages.

Souleymane a mené l'échauffement au centre avant que le sensei de Sor-Karaté prenne le relais. Puis, à la fin de la classe, Souleymane et moi avons démontré quelques katas intermédiaires, au grand plaisir de notre petit fan-club.

Quand mon fils, Robbie, a mis sur pied le programme de karaté à Maison de la Gare, Souleymane était timide, mais curieux de cette affaire de karaté. Aujourd'hui, Souleymane est un chef de file du programme de karaté de Maison de la Gare et il participe aux compétitions pour le dojo Sor-Karaté où 27 talibés sont désormais enregistrés. Il s'occupe de l'échauffement de la classe au centre avec confiance et compétence. Pendant que nous nous préparions à démontrer son kata de compétition ensemble, sa timidité refait surface, mais est vite remplacée par la fierté lorsque nous avons complété le kata, bien synchronisés. Robbie serait fier de voir ça.

Souleymane m'a aidé à dresser la liste des étudiants du matin qui fréquentaient régulièrement les cours au centre et qui, selon lui, étaient prêts pour le dojo et qui voulaient s'y joindre. Beaucoup avaient attendu depuis ma précédente visite en espérant avoir leur chance de devenir un « dojo talibé ».

Au moment de se rassembler pour nous rendre au dojo pour l'entraînement du soir, il devint apparent que le repas du soir à Maison de la Gare ne serait pas prêt à temps pour les enfants qui devaient arriver tôt pour être enregistrés. Je pouvais voir leur inquiétude grandir tandis que leurs estomacs grognaient ; j'ai pu alors les voir prendre conscience que cette chance pour eux de faire partie de quelque chose de merveilleux ne pouvait pas être manquée. Donc, Souleymane et moi sommes passés à l'action, menant cinq talibés affamés. Souleymane a aidé les nouveaux enfants à s'orienter vers le dojo et puis ils se sont alignés nerveusement pour s'inscrire. J'ai garanti le paiement de leurs frais, sachant que les familles généreuses de mon propre dojo à Ottawa seraient prêtes à aider.

Le karaté a transformé ces enfants. Ou, plus précisément, il a fait ressortir ce qu'il y a de mieux en eux. Ils développent une compétence importante et respectée. Ils appartiennent à quelque chose à laquelle la plupart de gens ne font pas partie. Ils se sentent spéciaux, et ils comprennent l'opportunité qui leur est offerte. Une autre chose qui m'a frappé alors que je les regardais, c'est l'égalité qui règne dans la salle. Les talibés pratiquent le karaté avec des enfants de familles régulières, des familles qui peuvent payer ces frais. Tout le monde porte le même uniforme dans le dojo. Il n'y a pas d'enfants de rue mendiants dans cette classe, seulement des pratiquants d'arts martiaux.

Pas étonnant que des enfants qui mendient pour survivre soient prêts à renoncer à un repas pour cela. Pour eux, le karaté est une chance de vraiment vivre. »


Sans aucun doute, beaucoup plus de cérémonies de remise de prix attendent ces jeunes remarquables à l'avenir.