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Un saut important pour Maison de la Gare, apprenant des autres



















Expérience d'Issa Kouyaté à New York comme lauréat d'une bourse de Ford


J’ai eu la chance de participer à un programme d’échanges et de formation offert par le 92nd Street Y («92Y») et l’Université de Columbia à New York en juin 2014, dans le cadre d’un Fellowship offert par le Ford Motor Company Fund. Cette dernière constitue sans aucun doute un apport positif pour la Maison de la Gare et tous les autres organismes participants qui travaillent dans le développement social. En effet, cette rencontre a réuni différents acteurs venus de partout dans le monde, soit de 10 pays différents, dont le Sénégal. En tout, 23 acteurs étaient présents autour de cette grande table pour discuter et présenter leur travail, leur programme, mais aussi partager leur expérience, leur savoir et surtout leur engagement par rapport aux projets qu’ils mènent pour le développement durable au sein de leurs communautés.

Ce programme, créé par 92Y sous la direction de Alison Gardy, est présent dans le monde entier depuis quatorze ans et cible les populations vulnérables en phase de développement. 92Y est appuyé par le Ford Motor Company Fund, qui appuie les organismes nationaux et internationaux pour valoriser le travail des acteurs communautaires. 92Y ne représente donc qu'une des projets que Ford appuie dans le monde pour valoriser les initiatives locales dans le domaine socio-éducatif.

Les acquis liés à ma participation à ce Fellowship sont innombrables; en si peu de temps, j'ai appris ce qui aurait dû s'apprendre en une année. J’ai d’abord réalisé à quel point il est important de mettre en valeur le projet de Maison de la Gare, de parler des enfants talibés et surtout de faire connaître le Sénégal dans sa diversité. J'ai également été inspiré par d'autres acteurs préoccupés par le sort de leur organisme et en quête d’une main forte pour poursuivre et valoriser le bien-être social de leurs actions. Et c’est exactement ce que nous avons tous pu trouver, grâce à l’appui du groupe, des professeurs et des responsables.

Dès le début de ce programme, un contact se fait par courriel et s'en suit une discussion téléphonique pour échanger ce que nous faisons dans notre propre organisme, quelles sont les attentes, les urgences à définir et, surtout, l'avenir de l'organisme. Ce fut une discussion assez longue et précise et des efforts ont été faits pour bien cerner les activités et orientations de Maison de la Gare. Au bout de quelques mois, des documents détaillant le but de ce Fellowship ont été envoyés pour nous servir de levier et d'adaptation. De plus, le programme était élaboré avec une attention particulière à la pertinence de la matière en fonction des réalités de l'ensemble des participants. Il fallait lire et écrire, mais aussi comprendre et intégrer l’information. Cette avant-formation m'a donné une idée de la nature du travail à venir, mais également une idée des engagements unissant les responsables du Fellowship et les participants. Ces documents constituaient ainsi la base de ce que nous allions recevoir comme techniques au service du développement de nos organismes.


Vision et stratégie
Une fois arrivés à New York, les participants ont eu droit à une visite guidée de la ville exposée à travers différentes facettes représentant les réalités d'un pays développé, avec ses lacunes et ses faiblesses ainsi que ses avancements et ses forces. New York est un modèle important de développement, surtout au niveau de l’évolution et de la diversité des infrastructures. La population locale est fière de présenter leur région en mettant de l’avant les immeubles, les statues, les monuments, et même la langue. Nous avons donc visité un pays en émergence et surtout en quête de stabiliser ses réussites. Il règne aussi dans la ville une ambiance bien particulière et c'est une cité qui parle d'elle même. En plus de constituer une ville phare pour les questions de développement durable, c'est une ville remplie de gaieté et de plaisir qui nous ont suivis tout au long de notre formation.

L'Université de Columbia fut notre lieu d'acquisition du savoir où nous avons été encadrés par des professeurs d'université exceptionnels. En plus d’être motivés et expérimentés, ces derniers considéraient bien la diversité au sein du groupe formé. En tant que participants, nous nous sentions tous compris, bien que de langues et de religions différentes. Cette diversité a été le point de départ de ce groupe, où tous les pays représentés étaient invités à partager la valeur sociale de leur travail, valeur qui nous unit tous dans le respect et la reconnaissance de l’autre. Les participants étaient aussi amenés à définir les besoins pressants de leurs organismes, avant qu’on mette à leur disposition les règles permettant de progresser dans un esprit de développement durable. Les professeurs n'ont pas hésité à partager leur savoir pour garantir les meilleures conditions d’apprentissage, ne laissant rien au hasard, avec des cours intensifs et positifs. Bref, le savoir était au rendez-vous et nous étions conscients de l'engagement nécessaire pour acquérir les connaissances et expériences nous permettant de soutenir notre projet et d’y amener de grands changements.

Cependant, sans l’encadrement donné et l'assiduité de ce groupe qui s'est donné corps et âme, rien n'aurait pu aller de l'avant. Nous étions protégés comme des enfants avec leurs parents, et sentions qu’une grande valeur nous était accordée, au-delà d’une simple relation de travail. Ils ont voulu que chacun de nous se sente comme chez lui, et ce fut le cas. Après le programme, j'avais maintenant la tête sur les épaules et me sentais sûr, sûr de moi, sûr de prendre une décision sans hésiter. Ils ont vraiment fait ce travail!! Et cela va rester à jamais graver dans mon mémoire, dans nos mémoires. J'ai voulu quitter plus tôt que prévu pour ne pas perdre certaines idées, certaines possibilités, mais les techniques du programme nous ont donné les moyens de tout garder sans rien perdre.

Cet expérience a renforcé pour moi qu'il faut aimer ce que l'on fait!! De plus, pour vivre heureux, mieux vaut partager sa vie avec des gens qui agissent dans le même sens. Bien que le travail que nous faisions fût assez difficile, il s'agit d'aimer à faire ce travail pour y réussir ses vœux.

Bref, la réussite du programme était au rendez-vous, avec la préoccupation des encadreurs à créer de bonnes conditions d’apprentissage, à assister aux cours d'une importance capitale dans le domaine socio-éducatif, et l'intérêt des participants qui en veulent encore et encore et qui s'entraident pour le bien-être de chacun de ses projets phares. De plus, je considère que nous avons eu les meilleurs professeurs au monde qui ont représenté des sources d’inspiration me poussant à poursuivre leur lignée. Cette visite nous a permis de comprendre que dans le développement durable il y a le sous-développement, mais à une échelle assez soutenable permettant à tous les acteurs sociaux qui aiment ce qu’ils font et qui s’y dédient avec suffisamment d’engagement de faire progresser leur mission sociale.

Encore merci à Alison Gardy, à Mayola Charles, aux internes, mais aussi à tous les professeurs, guides, éducateurs, bailleurs, familles d'accueil, sans oublier les participants et à tous ceux qui ont permis à la réussite de ce Fellowship 2014.