TEMOIGNAGE DE SAM


Dès mon arrivée à Dakar, j'ai été impressionné par l'organisation et les moyens que Maison de la Gare offre à ses volontaires pour se rendre à Saint-Louis. Juste à l'extérieur de l'aéroport, j'ai facilement repéré un homme qui tenait une pancarte portant mon nom et qui m'a aimablement emmené à l'hôtel où j'ai passé la nuit. Les frais d’hôtel, du petit déjeuner et du taxi qui m'a emmené à Saint-Louis le lendemain matin ont tous été payés à l’avance par Maison de la Gare; je ne me suis jamais senti en état d’insécurité en faisant quoi que ce soit ou en me déplaçant en n’importe quel endroit. Dans un environnement où je me suis rapidement trouvé hors de ma zone de confort, cette organisation a été grandement bienvenue.

Le trajet de Dakar à la ville de Saint-Louis a duré environ quatre heures, et j'ai passé tout ce temps à regarder par la fenêtre pendant que nous roulions à travers de petits villages où il y avait pleins de vendeurs de mangues et des mosquées magnifiques qui se distinguaient parmi les bâtiments modestes, et qui se dressaient au-dessus du désert qui semblait s'étirer à l'infini.

Arrivé à Saint-Louis, je suis allé directement à la rencontre de ma famille d'accueil et, comme pour tous ceux qui ont déjà séjourné dans une famille d'accueil, c’est à la fois la partie du séjour la plus angoissante et la plus excitante. Je me suis vite rendu compte que je n'avais aucune raison d'être nerveux dans cette famille de six personnes (je pense, car il semblait toujours y avoir des gens d’ailleurs) qui m'a accueilli comme un des leurs, préparant des aliments délicieusement épicés et parlant lentement afin que je puisse comprendre. Aux environs de 21h00, toute la famille se réunissait autour d'un grand plat commun pour partager un mets qui était généralement composé de riz et de poisson. C'était un moment privilégié pour la famille de se réunir et pour moi, d'apprendre un peu plus sur eux et sur la culture sénégalaise en général.

Et maintenant, la raison pour laquelle j'ai été là, Maison de la Gare.

J’ai commencé mes journées à 10 heures, du lundi à vendredi, en me rendant au centre à pied, qui se trouvait à une distance d’une quinzaine minutes, sous un soleil brillant. Je prenais une pause pendant la partie la plus chaude de la journée pour déjeuner à la maison et je retournais au centre vers 16h30 pour y rester jusqu'au coucher du soleil, vers 19h30.

Même si je me suis enregistré pour être enseignant, j'ai fait une grande variété d'activités avec les enfants talibés. Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas la situation, les talibés sont un groupe de garçons qui fréquentent l’école coranique sous la direction d'un marabout. Ils vivent ensemble dans de très mauvaises conditions et sont souvent maltraités, privés d’instruction dans d’autres domaines, et obligés de passer une partie importante de leur temps à mendier de l'argent pour leur marabout. Le centre de Maison de la Gare est un endroit où ces garçons ont accès à l’instruction, aux soins de santé de base et peuvent recevoir, en plus, ce qu'il leur manque dans la vie.

J'ai passé la plupart de mes matinées à donner des cours d’anglais aux garçons les plus âgés, soit à un seul, parfois à deux à la fois. J'ai enseigné ces leçons dans un mélange de français et d'anglais, en aidant certains talibés avec le vocabulaire de base et l'alphabet et d'autres avec la structure de la grammaire et les temps et conjugaisons les plus difficiles. Dans la soirée, j'ai enseigné le français aux plus jeunes.

Quand je n'enseignais pas, je jouais aux cartes ou aux dames avec les petits enfants avec qui je communiquais au moyen de gestes et d’expressions simples. Mais même avec cette communication limitée, je pouvais voir comment ils sont reconnaissants d'avoir un endroit pour tout simplement être et agir comme des enfants, de ne pas s'inquiéter pour obtenir leur nourriture en mendiant ni les autres soucis auxquels ces enfants ne devraient jamais avoir à penser.

Le directeur de Maison de la Gare, Issa, est un homme incroyablement travailleur qui a eu une influence énorme sur la vie de ces enfants. Sous sa direction et celle des autres membres du personnel, Maison de la Gare est devenue un refuge pour ces enfants et continue de devenir encore plus incroyable. De nouveaux volontaires arrivent et d’autres partent et partagent leurs idées sur la façon de continuer à faire du centre le meilleur endroit possible pour tout le monde. Bien que je fusse là pour peu de temps, j'ai vu combien Saint-Louis et Maison de la Gare sont des endroits merveilleux.

Le temps que j’ai passé à Saint-Louis a été différent de tout ce que je n’ai jamais vécu, et j’ai été en mesure d’apprécier les différences culturelles et de voir la beauté de ces gens qui sont tellement contents de recevoir ce qui est considéré comme si peu, comparé aux normes américaines.

Ce fut une expérience que je n'oublierai jamais, et je me réjouis déjà à la possibilité d’y retourner à nouveau.

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