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De la mendicité vers un avenir prometteur


































Issa Bâ partage son rêve de devenir mécanicien auto


Issa Bâ est un talibé natif de la région de Kolda, qui est une région située à l'extrême sud du Sénégal, loin de Saint-Louis. Issa est allé vivre à Saint-Louis il y a plusieurs années pour mendier et travailler pour satisfaire son quota pour son marabout et pour étudier le Coran quelques heures par semaine, tout en passant le plus de temps possible à Maison de la Gare où il a des amis et peut compter sur les gens à veiller sur lui.

Aujourd’hui, en tant que talibé aîné s'éloignant de la mendicité forcée, Issa profite pleinement des possibilités offertes par la Maison de la Gare. Il y a quelques mois, Issa s'est vu offert un rôle de leadership au centre, ce qu'il a fièrement accepté. Il est maintenant responsable de l'entretien général et de la propreté du dortoir d'urgence du centre, ainsi que de l'assistance aux jeunes talibés en matière d'hygiène. La possibilité pour certains talibés âgés de devenir membres du personnel de Maison de la Gare constitue un tremplin entre la mendicité forcée et l'indépendance, permettant à ces jeunes d'échapper à l’obligation de mendier même s'ils n’ont pas la scolarisation et les compétences requises pour pouvoir vivre de façon autonome.

Tout en travaillant quotidiennement à Maison de la Gare, Issa Bâ est également un apprenti mécanicien. Ayant découvert des occasions d'acquérir des compétences grâce aux programmes d'apprentissage de Maison de la Gare, Issa s'est exprimé lors de l'Assemblée générale de l'organisme en novembre dernier au sujet de son rêve d'apprendre à devenir mécanicien auto.

Maintenant, Issa est en formation à l'atelier de mécanique Atelier Mame Dabakha Sy. Le directeur, Daouda Sy, est impressionné par le dévouement et la diligence d'Issa et pense qu'il devrait être prêt à travailler de façon autonome en tant que mécanicien d’ici deux ans.

Issa arrive à l’atelier tous les matins vers 9h00, restant jusqu'à 15h00. Deux jours par semaine, il retourne à son daara pour étudier le Coran pendant environ une heure. Les jours où il n'a pas d'études coraniques il reste à l’atelier plus longtemps, désireux de mettre les heures d'entraînement qui le rapprocheront de son but. Puis, vers 17h il commence son travail à Maison de la Gare.

Issa est également étudiant en karaté et s'entraîne chaque soir au dojo de Sor-Karaté pendant plusieurs heures, développant ainsi sa passion pour les arts martiaux. Il y a quelques années, il a commencé à développer une curiosité pour les cours de karaté du matin au centre de Maison de la Gare et il s'est vite joint à l’activité. Issa s'entraîne maintenant pour sa ceinture orange. Des donateurs ont parrainé Issa pour son adhésion au dojo Sor-Karaté.

Issa se consacre à chacune de ses activités avec un dévouement hors du commun, reconnaissant ses opportunités pour ce qu'elles sont réellement : l'espoir pour l'avenir. Grâce à son habileté et à son attitude persévérante, il a été invité à se joindre à l'équipe de compétition de karaté et a eu l'occasion de voyager plusieurs fois avec l'équipe pour des compétitions régionales et nationales de combat et de kata.

Après des années de mendicité forcée, Maison de la Gare a permis à Issa Bâ de beaucoup progresser en peu de temps. Il est un leader, un modèle pour les jeunes talibés qui sont seuls et loin de leurs familles, des talibés sans éducation ni compétences et n’ayant aucune idée de comment les obtenir. Issa est apprenti pour le travail qu'il aime. Et, son développement en tant qu'artiste en arts martiaux lui permet non seulement d'acquérir des compétences d’autodéfense, mais aussi de gagner en confiance et en respect. Et aussi d’acquérir l'endurance et la discipline dont il a besoin pour les longues journées qui sont nécessaires pour atteindre ses objectifs.