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Les enfants talibés découvrent la magie de l'art





























Myah Freeman apporte ses talents d'artiste à Maison de la Gare


À mon arrivée à Saint-Louis j’ai eu beaucoup de difficultés à m'adapter à la culture et à la langue qui étaient toutes deux nouvelles pour moi. Cependant, les talibés de Maison de la Gare m'ont vite rappelé qu'il n'y a pas de plus puissant langage que l'amour.

Je me suis inscrite au poste d’animateur d’art, de musique et d’excursions, principalement en raison de mon amour pour les arts et de ma conviction profonde que l’art peut transformer des vies. Au cours de ma première semaine, j'ai commencé à faire connaissance avec les talibés du centre. Au début, ils n'étaient pas des plus à l'aise avec moi parce qu'ils ne m'aimaient pas beaucoup. Mais je savais que je devrais m’y attendre et qu'il faudrait du temps pour gagner leur confiance.

Notre toute première activité a consisté à peindre un coucher de soleil. Ce sont les plages époustouflantes du Sénégal qui m’ont inspirée dans ce projet. Les enfants ont vraiment apprécié mon premier effort ; alors j'ai continué dans cette direction. Lors de mes conversations et recherches précédentes, j’avais beaucoup appris sur le style de vie et sur l'expérience des talibés. Je m’efforçais de garder présent dans mon esprit un fait très important, à savoir que les talibés ne vivent pas souvent de telles expériences. Donc, quelque chose d'aussi simple que colorier peut être très agréable pour eux. Je me suis donné pour mission de leur faire découvrir autant d'expériences que possible.

Après un certain temps, j'ai commencé à remarquer une augmentation constante de l'enthousiasme suscité par les activités que nous faisions. Par exemple, les enfants faisaient des gestes de la main me signifiant qu'ils voulaient dessiner et me suivaient chaque fois que je marchais vers les salles de classe avec les clés à la main. Je répondais « Talibés, kay bindu ! » (venez me donner vos noms) et ils venaient sans hésiter. L’une des choses que je préférais dans mon travail avec les enfants était leur finesse d’esprit. Chaque fois qu'ils me suivaient, ils criaient à plusieurs reprises « Myah ! Myah ! » jusqu'à ce qu'ils réussissent à attirer mon attention en me montrant leur travail, dans le but d’obtenir mon affirmation. Une fois que je leur répondais « Rafetna ! » (c’est joli), ils souriaient ou faisaient cette expression drôle où ils tiraient la langue et hochaient la tête. Et puis ils procédaient à la création de leurs chefs-d’œuvre.

Quand je suis arrivée, il y avait très peu d'art sur les murs de la salle de classe. Les talibés ont fait un travail incroyable pour changer cela. Après chaque projet, j'ai eu le plaisir d'accrocher leurs travaux aux murs et, petit à petit, la salle de classe se transforma en une galerie d'art. Ce que j’aimais le mieux, c’est qu’ils puissent regarder leur travail et en être fiers. Trop souvent, les arts passent inaperçus et ne sont pas appréciés. Ce fut donc un premier pas pour changer cela.

Les pièces qu'ils ont créées peuvent rappeler aux talibés qu'ils sont beaucoup plus capables qu'ils ne le croient et j'espère que cela les incitera à toujours tenter de nouvelles expériences. Travailler avec les talibés m'a permis de découvrir de nouvelles choses sur moi-même. Ce fut l'une des expériences les plus enrichissantes que j'aie vécues jusqu'à présent.

Alors, merci aux talibés. Merci de m'avoir permis de partager ma passion avec vous. Merci de m'avoir accueillie dans le cadre chaleureux de votre communauté. Merci de me faire rappeler que, malgré les barrières linguistiques, l'amour est finalement la langue la plus universelle.