Migrant désespéré ? Ou diplômé universitaire ?

L'impossible devient possible pour les talibés

Tijan Bah était l'un des très nombreux talibés désespérés qui ont décidé de trouver le chemin de l'Europe pour avoir une chance de mener une meilleure vie. Ils envisagent la traversée périlleuse de l'océan en pirogue, ou celle du désert vers la Libye et la Méditerranée. Certains y parviennent, mais très peu réalisent leur rêve.

Maison de la Gare est déterminée à offrir aux enfants talibés une voie vers un avenir sûr et productif. C'est la force motrice de nos programmes d'apprentissage et de microfinance, ainsi que de nos efforts pour soutenir les enfants dans l'éducation formelle.
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Sonia écrit : Ces dernières années, j'ai écrit des articles au sujet des histoires inspirantes de deux anciens talibés que j'ai rencontrés à Maison de la Gare, Tijan et Sulayman. Tous deux, aujourd'hui jeunes hommes, sont originaires de la Gambie. Ils ont été envoyés au Sénégal alors qu'ils étaient jeunes garçons pour étudier le Coran, mais ont fini par être exploités en tant que talibés mendiants.

Tijan et Sulayman désiraient ardement être éduqués. Pourtant, aucun d'entre eux n'a eu accès à une éducation formelle en tant que talibé mendiant forcé, une fois qu'ils furent loin de leurs familles et de la Gambie, leur pays d'origine. Après des années d'exploitation, tous deux ont fini par se rendre à Maison de la Gare où ils trouvèrent refuge dans une communauté bienveillante et purent profiter des cours d'alphabétisation.

Tijan a été le premier à quitter les rues de Saint-Louis pour retourner en Gambie pour aller à l'école. Il avait tellement soif d'éducation et sa situation était si désespérée qu'il s'était préparé à essayer de traverser le désert pour émigrer en Europe par ses propres moyens. Il avait entendu dire que les mineurs qui arrivaient en Europe seraient inscrits à l'école. Le personnel et les partenaires de Maison de la Gare l'ont aidé à croire qu'il était possible de retourner en Gambie pour aller à l'école, malgré les nombreux obstacles. Et c'est ce qu'il a fait ; il a obtenu son diplôme d'études secondaires après quatre années de dévouement et de travail acharné, un moment de grande fierté pour tous ceux qui connaissent Tijan. Avec le soutien d'une bourse d'études obtenue grâce aux partenaires de Maison de la Gare, Tijan s'est inscrit à un programme de certificat de gestion à l'Université de Gambie et s'est mis à la recherche d'une bourse pour étudier dans une université à l'étranger.

Lors d'une visite à Maison de la Gare, Tijan a à son tour incité Sulayman à retourner en Gambie et à poursuivre des études secondaires dans son pays d'origine. Contre toute attente, Sulayman a également obtenu son diplôme d'études secondaires et il poursuit actuellement des études postsecondaires en Gambie. Sulayman a décrit son propre parcours dans un récent rapport intitulé « Le difficile parcours d'un talibé lui ouvre la porte à l'éducation ».

Après trois ans d'études, Tijan est récemment rentré en Gambie avec un diplôme en commerce à l'université Maharaja de Baroda, en Inde. Tijan réfléchit à son parcours éducatif et aux défis qu'il a relevés, avec ses propres mots :

« Quand je pense à mon parcours universitaire en Inde, à mon éducation en Gambie et à mon séjour à Maison de la Gare en tant que talibé au Sénégal, je suis extrêmement reconnaissant pour l'immense soutien et les opportunités qui m'ont été offertes.

Mon parcours universitaire en Inde au cours des trois dernières années a été une expérience incroyable et transformatrice. La culture dynamique et diversifiée de l'Inde a fait partie intégrante de mon éducation. L'interaction avec des personnes d'origines, de religions et de traditions différentes m'a permis d'acquérir un sentiment de citoyenneté mondiale et d'appréciation de la diversité culturelle. L'immersion dans le riche patrimoine et l'histoire de l'Inde m'a inculqué un profond respect pour les diverses cultures et modes de vie.

Le désir de poursuivre des études supérieures brûle plus que jamais en moi, et je suis déterminée à tirer la meilleure partie des connaissances et des expériences que j'ai acquises pendant mon séjour en Inde et à poursuivre mes études. Je suis profondément reconnaissante pour les opportunités qui m'ont été offertes et je suis déterminée à utiliser mon éducation pour avoir un impact positif sur la société et le monde en général. »

Manifestement, Tijan estime que les opportunités qui lui ont été offertes sont plus importantes que les défis auxquels il a été confronté à chaque étape de son parcours. Sa gratitude et sa positivité sont impressionnantes si l'on considère l'exploitation, la discrimination et les obstacles terribles auxquels il a été confronté à chaque tournant pendant une grande partie de son parcours. Mais la devise de Tijan a toujours été la suivante : "L'impossible est possible". Tijan est la preuve vivante de sa propre devise.

Il soumet actuellement sa candidature pour des programmes de Master et à des bourses d'études aux États-Unis, à la poursuite de son rêve de contribuer à l'amélioration de sa communauté, de son pays et du monde. C'est possible, en effet !
 

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